Découvrir son enfant décédé

Découvrir son enfant mort est une expérience d’une intensité inimaginable, un choc qui plonge un parent dans un océan de douleur. Les réactions émotionnelles qui en découlent sont multiples et varient d'une personne à l'autre, mais elles partagent souvent des thèmes communs.

La première réaction est souvent le choc. Le cerveau peine à assimiler la réalité de la perte. On peut avoir l'impression que le temps s'arrête, que la réalité est floue ou que l'on se trouve dans un rêve cauchemardesque. Cette phase de dissociation peut être une façon de se protéger de l'immensité de la douleur.

Puis, la tristesse s’installe, profonde et écrasante. Les larmes peuvent jaillir sans avertissement, à tout moment. Cette tristesse peut se manifester sous forme de pleurs, de cris ou d'un silence accablant. Chaque souvenir de l’enfant, chaque ricanement ou tout moment partagé s’accompagne de regrets et de ce sentiment d’injustice. Le parent peut ressentir un vide immense, un manque qui ne peut jamais être comblé.

La colère est une autre émotion fréquente. Elle peut être dirigée vers soi-même pour ne pas avoir pu protéger son enfant, ou vers les circonstances de la vie, voire vers d'autres personnes. Cette colère est souvent accompagnée de questions sans réponses : « Pourquoi cela m’est-il arrivé ? Qu’ai-je fait pour mériter cela ? » Cette quête de sens devient cruciale, mais  également très  frustrante.

La culpabilité peut également s’immiscer. Le parent  s’interroge sur ce qu’il aurait pu faire différemment pour éviter cette tragédie. Ce sentiment de responsabilité est accablant et persistant, entraînant une spirale de remords.

Au fil du temps, d’autres émotions vont  émerger. L’angoisse de l’avenir, la peur de l’oubli ou le désir d’honorer la mémoire de l’enfant peuvent devenir des préoccupations omniprésentes. Les parents traversent souvent une montagne russe émotionnelle, alternant entre moments d’éclairs de lucidité où ils se rappellent des bons moments et d’autres où la tristesse reprend le dessus.

Il est important de reconnaître que le chagrin n'est pas linéaire. Les étapes du deuil, souvent représentées par le modèle de Kübler-Ross, peuvent ne pas se suivre d'une manière ordonnée. Les parents peuvent passer d'une phase à l'autre, revenir en arrière, ou même éprouver plusieurs émotions simultanément. La tristesse, la colère, la confusion et la nostalgie coexistent dans un même esprit.

En fin de compte, chaque parent vit ce parcours de manière unique, influencé par son histoire personnelle, ses croyances, son réseau de soutien et les circonstances entourant la perte.

Il est crucial de chercher du soutien, que ce soit à travers des amis, des membres de la famille ou des professionnels, pour naviguer dans cette mer tumultueuse d’émotions et trouver un chemin vers la guérison. Le deuil est un processus difficile, mais il est essentiel de se rappeler que l’amour pour l'enfant perdu demeure éternel, s'ancrant dans le cœur des parents, éclairant même les jours les plus sombres.